Kumbha Mela 2013 – De retour d’une virée à Allahabad City dans l’après-midi, on s’est arrêtés au camp d’Anandji, notre avocat de la Haute Court rencontré déjà à plusieurs reprises durant la semaine. Il nous avait invité ce soir-là pour participer à une soirée bhajans avec ses coreligionnaires.
Comme on s’est un peu paumés avec notre rickshaw qui a en plus été pris dans les monstrueux bouchons de la ville en cette période de Kumbha Mela, on est arrivés assez tard. D’autant qu’on s’est encore un peu baladés dans la Kumbh’ avant de débarquer. Mais vu la ponctualité pour le moins aléatoire d’Anandji, on ne s’est pas trop stressés.
La communauté
Une dizaine de personnes était déjà présente sous une des tentes du camp à notre arrivée. Le fiston, joueur émérite de tabla et de sitar ; le frangin médecin et hautain avec son indéridable femme ; un étrange personnage androgyne un peu grassouillet surmonté d’un gros bonnet de laine ; un autre, tout petit, imperturbable et le regard vide, comme posé dans un coin ; un moustachu, excellent joueur d’harmonium et de tabla qui fit office de maitre de cérémonie ; une jeune femme dotée d’une belle voix et d’un sourire radieux, ainsi que les aides de camp, qui eux accompagnent les bhajans à l’aide de barres métalliques et de petites cymbales.
« Sound check »
A peine entrés, on nous installe au fond de la tente, où Anandji est vautré par terre, ses ouailles autour de lui. Les musiciens accordent leurs instruments, tabla et dhol demandant pas mal de tentatives pour atteindre la sonorité voulue. Puis la soirée bhajans commence enfin. Les instruments passent souvent de mains et on constate que chacun des convives en maîtrise plusieurs.
Une ambiance envoûtante
L’assemblée entonne des chants que tout le monde connaît sauf nous. D’abord à un rythme assez lent, puis la cadence augmente, s’accélère. Le maître de cérémonie chante un couplet qui est ensuite répété par les autres. Les participants accompagnent les bhajans en tapant dans leurs mains. Les voix se font aussi de plus en plus puissantes. L’étrange personnage androgyne – qui se révèle être un homme – commence à se trémousser au son de la musique. Une belle soirée intimiste commence…
Le son est malheureusement pourri à cause du joueur de barres métalliques, ces dernières ayant complèment perturbé l’enregistrement sonore en raison de leurs sonorités très aiguës.
La soirée bhajans en photos
Rapide fin de soirée
Tout au long de la soirée, Anandji joue les grands seigneurs. On sait qui est maître des lieux… Puis, «je vais préparer quelque chose à manger» décrète-t-il après deux heures envoûtantes de musique. Tout le monde chante ses louanges de cuistot. De fait, j’aurai l’occasion de constater à plusieurs reprises que lorsqu’Anandji dit qu’il va faire à manger, ça signifie qu’il va donner les instructions à la cuisine. Il revient aussitôt s’asseoir avec nous. De succulentes sucreries indiennes nous sont servies avant que le repas, simple mais excellent, ne sorte de cuisine un peu plus tard. Ce dernier à peine terminé l’assistance tire sa révérence. On fait de même.