Après avoir quitté Gokarna, j’ai fait halte à Udupi, où j’ai retrouvé Ahmed et Gaby, avec qui j’étais en contact grâce à ma page Facebook depuis quelques mois. J’avais alors donné quelques conseils à Gaby, pour qui c’était le premier voyage en Inde, et on s’est retrouvé à Udupi le même jour. Donc rencontre.
Tous deux sortaient d’une rencontre spirituelle dans la région, le Mahayagna, un enseignement qui a rassemblé environ un million de personnes durant une dizaine de jours autour de Sri Tathata, un guru du coin qui se lance sur le marché occidental.
On s’est retrouvé devant le Krishna Temple avec nos sacs à dos et pas vraiment de point de chute. Udupi étant une ville assez moche, un ville indienne « moderne » typique tout en béton, on a décidé de tenter notre chance en bord de mer et on a mis le cap sur Malpe, la principale plage d’Udupi (10 Rps en bus) à cinq ou six kilomètres de là.
Malpe beach
Au bout d’une large et longue allée, la plage. A gauche, un grand complexe touristique hyper cher. A droite, le Thonse Par Beach Resort, un petit « resort » assez neuf, avec quelques chambres donnant sur la plage et un resto. Comme il n’y a rien d’autre, on a bien entendu choisi le « resort ». Si les chambres et l’emplacement sont corrects, j’y déconseillerais vivement un séjour. Le staff est d’une antipathie à toute épreuve et la carte plus que restreinte. Quant à la plage, plutôt crade, elle accueille essentiellement des mecs, souvent bourrés. Un d’entre eux, ivre mort, m’est tombé dans les bras, à moitié en pleurs et me faisant de grandes déclarations d’amour… J’ai échappé de justesse à la pelle qu’il voulait me rouler…
Enfin bref, une longue plage – qui pourrait être belle – où les rares femmes qu’on y croise sont en tchador. Ambiance un peu glauque donc. Je me suis mis à sérieusement regretter Gokarna.
Krishna Temple
Je me suis sérieusement me demandé ce que je faisais dans ce bled jusqu’à ce qu’on aille visiter le Krishna Temple, le cœur de la ville. Alors, j’ai su.
Le Krishna Temple est un grand complexe, regroupant le saint des saints – le temple à Krishna lui-même, des logements pour les pèlerins, des monastères, des réfectoires, un bassin, une étable, une salle de fêtes, d’autres petits temples. Il jouxte une rue circulaire sur laquelle sont dressés des chars de procession et au centre de laquelle temples et échoppes se côtoient.
L’entrée est libre, mais il est interdit de photographier dans le temple à Krishna, le saint des saints. Et quel dommage, car quelle ambiance ! Pour y accéder, on s’enfonce dans un couloir sombre de l’édifice qui donne à l’arrière du temple qu’il abrite. Une magnifique statuette de Krishna nous accueille, puis nous contournons le sanctuaire par la gauche, comme il se doit. Dans la semi obscurité des bougies, des sons de cloches et des odeurs d’encens et de ghee, nous découvrons une basse porte qui permet d’apercevoir l’idole au fond d’un étroit couloir, loin dans des profondeurs de la construction. Les hindous font la queue pour recevoir la bénédiction de Krishna, psalmodiant des mantras. Au-dessus, des fresques centenaires les contemplent. Un peu en retrait, des brahmanes officient, versant cuillérées d’eau bénites aux fidèles qui la reçoivent dans la paume de la main, en boivent une partie, puis s’aspergent le sommet du crâne avec le restant. Les sons de cloches se poursuivent, lancinant. Quelques pèlerins s’agenouillent face au temple ou méditent en récitant des prières. Et les cloches résonnent toujours. Sept cents ans de dévotions ininterrompues ont imprégné ce lieu d’une incroyable force mystique.
D’autres temples situés à proximité, tel que le Sri Chandramouleeshwara Temple, sont aussi chargés d’histoire que le Krishna Temple et la ferveur des pèlerins y est tout aussi palpable. Ils valent aussi le détour.
Ne serait-ce que pour le Krishna Temple donc, Udupi vaut décidément qu’on s’y arrête. Même sans s’y attarder… Nous n’y aurons passé que deux nuits. Juste ce qu’il fallait…
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