Le Taragarh Fort de Bundi, je n’y étais pas encore monté. C’est le fort et les murailles qui surplombent Bundi et son palace, tout en haut de la coline, au nord-est de la ville. On y accède par l’entrée normale du Palace, que l’on traverse, puis, arrivé au deuxième niveau, on tire à droite. Il y a un garde qui t’aiguille.
Il y a pas mal de singes en chemin et la possibilité de « louer » un lathi (un bâton de bambou) à l’entrée pour dix roupies, en cas de problème. Un français rencontré s’y étant fait sauter dessus par les singes il y a quelques jours, j’en ai pris un. Mais c’était peut-être parce qu’il avait de la bouffe dans son sac, car je n’ai eu aucun problème. Ils étaient assis ça et là sur le chemin et ses abords et m’ont à peine regardé.
Puis, on longe la muraille à flanc de coteau jusqu’à une première bâtisse en ruine. Ici, le chemin tourne sur la gauche (une flèche rouge sur un mur indique la dirction) et monte au sommet de la coline, jusqu’à une première porte dans l’enceinte du fort, puis une deuxième.
Personne. Le fort s’étend devant moi dans un calme quasi absolu. Diverses constructions en ruine s’élèvent sur la gauche et devant moi. Partout, les arbres et arbustes reprennent tranquillement possession des lieux. Je prends à gauche. Un complexe de bâtiments est construit à proximité de la muraille, ainsi qu’un baori à sec (réservoir d’eau qui s’enfonce dans le sol, avec des escaliers qui y descendent afin de pouvoir y puiser de l’eau quel qu’en soit le niveau). Un petit temple à l’abandon. Et un labyrinthe de ruines, certaines avec encore des fresques et des frises visibes. Je m’y perds avec bonheur. Je croise quatre jeunes indiens disparates, dont un gosse tiré à quatre épingle et un jeune homme au regard défoncé. Etrange… Je monte, je descends des escaliers défoncés, je tourne à droite, à gauche, je reviens sur mes pas, car je me suis enfilé dans un dédale de chambres et de passereles qui aboutit à un cul-de-sac.
Je reviens sur mes pas, près de l’entrée et monte en direction du palais qui surplombe le site. Un majestueux banian mort trône devant l’entrée. Un grand baori sur la gauche, que je longe et controurne. Je poursuit tout droit jusqu’à la muraille de l’autre côté, qui donne sur la vallée de derrière. J’y trouve Anil, un indien du Kerala qui habite en Allemagne et loge dans la même guesthouse que moi, en grande conversation avec un jeune belge. Je me joins à eux et m’assied sur la muraille, face à un sublime panorama. L’endroit domine le Jait Sagar Lake, de l’autre côté de la coline et toute la région environnante. On taille le bout de gras, les questions d’environnement l’emportent sur les autres thèmes, comme souvent, puis je les quitte et continue mon chemin.
J’entre dans le bâtiment principal. Ce que j’y découvre me laisse coi. Un superbe palais en ruine, avec ses caves, ses salles de réception, des fresques, des frises, de nombreux piliers sculptés, un nombre incalculable de pièces et… une vue imprenable sur Bundi et sa région. Le soleil couchant y donne une luminosité chaude. Fabuleux. J’ai un peu le sentiment d’être un explorateur du XVIIIe siècle découvrant des ruines encore inconnues. Une association d’idées m’entraine à Angkor Wat, au Cambodge (toutes proportions gardées…).
Le soleil descend sur l’horizon. Je m’apprête à redescendre, mais me rappelle qu’il y a encore une construction que je n’ai pas visitée, un peu plus loin. Je m’y rends. Il s’agit d’une gigantesque tour, qui semble être un bloc plein, sans ouvertures, qu’un monumental escalier gravit jusqu’au sommet. Une chambre carrée, fermée, est surmontée d’une seconde chambre qui a dû être un petit temple. Le tout est bardé d’antennes de télévision et de téléphonie. Superbe vue, mais rien de terrible sinon. Je redescends.
Sur le chemin, je croise des singes, des black face d’abord, puis des macaques qui s’épouillent en prenant les derniers rayons du soleil. L’un d’entre eux semble méditer sur la muraille, installé en position du lotus. C’est à peine s’ils me reagrdent passer. Arrivé au bas, il est déjà 18h15. De jeunes indiens me font de grands signes et je m’approche. Le site feme à 17h et on me le fait comprendre. La porte principale est fermée et on me dirige vers l’entrée des artistes. On traverse les anciennes écuries royales et une belle place, tranquille, où s’élèvent des banians, avant de rejoindre la rue principale.
Prix: 100 Rps + 50 pour l’appareil photo. 10 roupies pour le lathi.