Vol Kathmandu – Delhi sans problème, hormis une sérieuse prise de tête à l’embarquement qui m’a presque valu de finir au poste à cause de la parano d’Air India. Je me suis un peu trop énervé quand ils ont voulu me confisquer – me voler – mon flacon d’anti-moustique (75 ml), un produit soi-disant « toxique ». Faut dire que j’en ai un peu marre de me faire taxer tout et rien aux contrôles de sécurité, de manière presque aléatoire, sans fondement. Quand c’est pas le couteau suisse (combien en ai-je laissé à des douanes !?), c’est le briquet et quand c’est pas le briquet, c’est le mosquito repellent. Ça s’apparente de plus en plus à du racket. Et donc, je me suis quelque peu emporté cette fois et le moustachu en chef l’a assez mal pris… mais bon, passons… j’ai pu monter dans l’avion après de plates excuses.
45 °C à Delhi
Arrivée à Delhi en fin de matinée. Ils annonçaient 42 °C, le thermomètre est monté à 45 °C dans le taxi. Ça, c’est Delhi fin avril, début mai. Grosse cagna à Pahar Ganj. La moindre brise est tellement chaude, qu’elle brûle les yeux et le visage. Contrairement à mes habitudes, je n’ai pas séjourné au Majors Den, mais j’ai pris une chambre climatisée (1000 rps) au Cottage Yes Please, pas loin. Une très bonne adresse de Pahar Ganj. Chambres, hôtel et service impec’.
Une journée à faire un peu de shopping et à acheter mon billet de train pour Haridwar. Moins d’une heure d’attente au Tourist Office de la gare de New Delhi, un exploit, mais faut dire que c’est pas la haute saison… Je me suis offert un Shatabdi en CC (sièges AC).
Départ le lendemain à l’heure, arrivée à l’heure. Ça fait tout bizarre en Inde…
Haridwar, toujours un coup de coeur
Arrivée donc à Haridwar, où je n’ai pas remis les pieds depuis 2008. J’y étais venu avec mon père, lorsque nous sommes montés à Gangotri – c’était son premier voyage en Inde. J’avais été fasciné par cette ville, lieu saint de l’hindouisme où le Ganges sort des montagnes pour se jeter dans sa plaine.
Haridwar est un mini-Varanasi, en plus authentique, plein de ferveur religieuse et loin des objectifs des touristes. Les cérémonies de Har Ki Pauri Ghat à la tombée du jour sont particulièrement envoûtantes, avec bhajans, sons de cloche et rituel du feu (aarthi puja). Ces jours, avec la chaleur (toutefois bien plus supportable qu’à Delhi), c’est aussi un peu la piscine communale où chacun vient se rafraichir dans l‘eau du Ganges… Le seul harcèlement ici, c’est l’armée de quêteurs de donations qui te courent après pour une aumône, leur carnet de quittances à la main. Mais ils lâchent rapidement lorsqu’on leur affirme qu’on a déjà contribué.
On trouve ici de vrais sâdhus à la pelle, qui sont en route pour Gangotri ou les Char Dham. La plupart dorment sur les ghâts ou dans des dharamsala destinés aux pèlerins le long du Ganges. Ceux-là ne tendent pas la main, ni n’essaient de vendre de la ganja aux touristes. Ils ne recherchent pas le contact et restent généralement entre eux, assis ou couchés sous les arbres de la rive est du fleuve, au sud de Har Ki Pauri, à fumer des shiloms.
Le bazar est toujours le même (et le restera encore longtemps), avec ses couleurs, ses lumières, ses échoppes, ses odeurs et sa foule.
Haridwar a été un coup de cœur en 2008 et le reste encore.
Aux sources de la Yamuna et du Gange
J’y reviens pour refaire le même trajet qu’avec mon père en 2008, mais à l’envers et en y ajoutant Yamunotri, la source de la Yamuna, la deuxième rivière la plus sacrée de l’hindouisme après le Ganges. Lorsque nous étions redescendus de Gangotri à l’époque (la source du Ganges), nous avions pris la NH94 et passé par le bas de la Yamuna Valley, de Barkot à Mussoorie. J’avais complètement flashé sur cette région encore naturelle et intacte, qui tranchait avec la vallée du Ganges, défigurée par les barrages et les coups de pelle mécanique. Je m’étais promis d’y retourner plus longuement et de monter jusqu’au haut de la vallée. Cette fois j’y vais et j’espère y revenir encore prochainement avec un groupe « carnet de voyage ».