Voili, voilà… avec un bout de chou à la maison et un mois et demi de voyage en Inde et au Népal de septembre à novembre, j’ai pris quelque retard dans la rédaction de mes posts. Je m’étais donc arrêté à Janki Chatti, le village qui marque la fin de la route qui mène à Yamunotri, où j’ai passé quelques jours dans le froid et l’humidité. Ambiance un peu glauque. Beaucoup de guesthouses, mais vides. Désespérément vides. Des cars de touristes indiens arrivent le matin et repartent en fin de journée. Personne ne reste pour la nuit. De plus, si les matins sont radieux, ils restent froids. Très froids. On supprte bien les gants et le bonnet ; les abords du chemin sont givrés. Puis vers midi, invariablement, le ciel se couvre avant de se déverser dans la vallée jusqu’au soir.
Donc pas trop le choix. Pour monter à Yamunotri, à cinq kilomètres de Janki Chatti, il faut partir le plus tôt possible : six heures du mat’. Ce qui permet de revenir avant la pluie. Pour monter, diverses possibilités : à pied, à dos de mule ou à dos d’homme.
A cette heure-là, le parking de Janki Chatti grouille de monde, à commencer par les muletiers. Pas de problème pour trouver une monture.
De Janki Chatti, le chemin pédestre, l’autoroute dirais-je, s’enfonce au nord dans la gorge de la Yamuna. Il est large et pavé et ne représente aucune difficulté particulière, hormis l’altitude : 3’500 m. Pas de risque de se perdre en chemin non plus.
Perso, n’étant pas au meilleur de ma forme à six heures du mat’, j’ai choisi de prendre une mule et son muletier pour 700 roupies. Il faut tout de même dire qu’il y a une bonne dénivellation. La majeure partie du trajet est en légère montée, mais il y a deux ou trois pentes assez raides avant d’arriver au temple de Yamunotri.
Le sentier, parfois bordé de tchaïshops et d’antres de sâdhus qui bénissent les pèlerins, offre une vue superbe sur la gorge de la Yamuna qui s’écoule en contrebas.
Après deux heures de marche, le temple de Yamunotri se dévoile, s’élevant au flan d’un à-pic, entre ce dernier et la rivière sacrée.
Des restos, ainsi que des échoppes de souvenirs et de matériel religieux, bordent le chemin sur les derniers mètres avant d’arriver au temple. Des guesthouses et des baraquements pour pèlerins surplombent le site.
Le temple lui-même n’a rien de transcendant, si ce n’est un grand bassin d’eau chaude naturelle où des pèlerins se baignent. Les pujas vont bon train et les brahmanes qui officient se font un max de blé en escroquant les visiteurs (ne pas se laisser faire !).
La redescente se fait facilement à pied et j’étais de retour à Janki Chatti pour midi, lorsque le ciel se couvrait et que les premières gouttes de pluie s’écrasaient sur le chemin.