De prime abord, pas le flash, Kannur. De prime abord… Ayant trouvé la Government Guesthouse complète, je me suis farci deux kil à pied en plein soleil, à travers un cantonnement militaire. Le rickshaw s’était cassé et impossible d’en trouver un libre dans le coin. Deux kil plus loin donc, j’en trouve quand même un qui m’amène à la Malgudi Guesthouse, conseillée par la Government Guesthouse. On longe de petites allées cahoteuses, bordées de petites maisons individuelles, de toutes les couleurs.
Plongée dans le Kerala communiste
Après avoir pris possession des lieux, je me trouve un scooter et pars faire le tour du coin. Je commence par la plage. Of course. Une gigantesque plage de sable part sur le nord. Je la suis. Belle plage, mais pas un brin d’ombre et un soleil de plomb. J’arrive à un petit village de pêcheurs à son extrémité septentrionale.
Détail intéressant au Kérala, état communiste durant quarante ans, les habitas des pêcheurs sont tous en dur dans de petits lotissements tranquilles. Rien à voir avec les autres villages de pêcheurs d’Inde où ces derniers habitent des cabanes de branchages, dans des quartiers puants. Ici, l’air est frais et tout est rutilant. Le parti communiste semble y être bien implanté – de même que dans toute la région de Kannur – et des fresques de Che Guevara côtoient des drapeaux rouges ornés du marteau et de la faucille. On m’y regarde tout de même comme un extraterrestre…
Le tour des plages
Bon, la plage, donc, est longue mais peu accueillante, du moins à cette saison. Je décide de partir au sud, où il semble y avoir d’autres grandes plages. Je roule sur des routes défoncées avec mon scooter et pars me perdre dans les petits chemins qui forment un véritable labyrinthe tout le long de la côte. C’est un épais tissus de petites maisons individuelles, comme dans le quartier de ma guesthouse à Kannur, cachées sous les cocotiers. Le coin est vraiment très sympa, les gens que j’y croise, chaleureux et souriants. Partout, des drapeaux rouges et des effigies de Che Guevara. Je me sens un peu à la maison… lol
Pour trouver les plages, par contre, il faut de la suite dans les idées. Pas facile… Une première, Adikadalayi Beach, bôf, on peut passer son chemin. La seconde, Thottada Beach, par contre devient plus sympa et héberge quelques guesthouses très chouettes, mais très chères. Compter minimum 3’000 roupies la nuit.
Kizhunna Beach, là, le flash ! qui vaut le détour par Kannur à elle seule. Une superbe longue plage bordée de cocotiers, sans personne dessus. Difficile à trouver, mais elle vaut la peine de persévérer. Là aussi, une guesthouse, à minimum 4’500 roupies. Dommage que ce soit si cher, car le coin est vraiment charmant. Peut-être y en a-t-il d’autres moins chères dans le coin ? je n’ai pas pris le temps de chercher, je dois avouer, mais il ne semblait pas y en avoir d’autre directement sur la plage. Reste que pour celles et ceux qui en ont les moyens, c’est le lieu idéal pour se faire une retraite anti-stress…
Ezhara Beach, la dernière au sud, est une plage en drive-in… les indiens semble beaucoup s’amuser à y rouler à la limite des vagues, en voiture, 4×4 ou en moto. Ce qui est regrettable, car le bord de mer est plein de charme, avec un petit village sous les cocotiers. En continuant encore plus au sud de la plage, après l’accès des véhicules, on arrive à trouver quelques coins pour suspendre son hamac et se baigner tranquillement (quand on est un homme, du moins…).
Kannur City
La ville elle-même ne casse pas des briques, bien que j’aie découvert le quartier du marché le dernier jour de mon séjour. Plein de petites échoppes dans des immeubles bas, il semble valoir le coup d’œil.
Enfin, pour un premier aperçu du Kerala, ce dernier semble en effet en bien meilleure condition que les autres états indiens. Chacun ou presque semble y avoir son habitation en dur. Et même si ce n’est pas toujours le grand luxe, dans l’ensemble, les maisons sont plutôt d’un bon niveau, que ce soit en ville ou à la campagne. Dans tous les cas, les écarts socio-économiques sont beaucoup moins choquant que dans le reste du pays.
Islam bien présent
Un autre différence importante entre le Kerala (et le sud du Karnataka) et le nord du pays, c’est le nombre de musulmans. Les mosquées sont omniprésentes, ainsi que les drapeaux verts au croissant de lune. Les femmes en tchador et les hommes barbus sont monnaie courante et le salafisme (le courant des copains Talibans) semble se répandre à une vitesse grand V dans la région. De nombreuses mosquées y font référence, de même que des affiches pour des séminaires. Le sud de l’Inde ayant proportionnellement plus de basses castes et de hors castes que dans le nord, ces derniers ont été séduits par l’Islam pour sortir de leur condition. Ceci expliquant cela, mais pas le salafisme…
S’adapter
Ça demande donc une certaine adaptation quand on y voyage et qu’on y fait de la balnéo, particulièrement lorsqu’on est une femme… Donc ici, mieux vaut le costume de bains une pièce avec un sarong autour de la taille quand on se baigne, que le monokini-string. Et pas seule. Histoire d’éviter les expériences désagréables…
Malgudi Guesthouse
La Malgudi Guesthouse est une tout nouvelle adresse, qui vient d’ouvrir dans un bâtiment de briques rouges. Le staff est encore au stade de la formation, mais très sympa et plein de bonne volonté. Ils se sont rapidement débrouillé pour me trouver un scooter durant mon séjour (pas donné, d’ailleurs…). Il ne font pas de cuisine, mais il y a des restos à trois cents mètres.
Resto
Côté restaurants, j’ai bien flashé sur le Cool Land, un resto sur trois étage dans le rue principale allant de la guesthouse à la gare, peu avant d’arriver à cette dernière. Il offre des plats d’inde du sud et du nord, chinois et continentaux. Très bonne adresse.
Un autre resto, type fast food indien, qui a retenu mon attention, est celui au croisement juste en dessus de la guesthouse. On le repère facilement à ses broches de kebabs (excellents) qui tournent dans sa devanture.