Il a plu cette nuit. La température a chuté, le ciel est nuageux. Au loin, la neige recouvre les sommets du mont Sahand. Ça donne pas envie de sortir, mais j’ai bien envie de mes baklavas quotidiens. Je me pousse donc au cul pour sortir et j’embarque mon ordi avec. J’ai pas mal de posts à écrire encore. Cette journée va y servir. Quand je sors de l’hôtel, il recommence à pleuvoir. Super… bon, une fine averse, presque de la bruine. C’est pas méchant.
Mumtaz Ice Cream
Je retourne à mes baklavas, je m’installe et me mets à écrire. Je me prends un café avec, puis deux. Pas terribles. Je m’attendais à du café genre café turc, c’est râpé. Pas mauvais, mais tout clair, dans une grande tasse.
Au bout d’un moment, le fiston viens vers moi. Hier, il a vu que je traitais des photos, mais c’était celles du bus entre Shiraz et Tabriz et il voulait en voir de Tabriz. Donc là il revient pour voir les dernières. Il croche sur celle de la Blue Mosque, mais lâche devant celles du bazar. Il y en a trop. Puis il me demande si je peux le photographier avec son père. Je ne me le fais pas dire deux fois, on passe à la séance photos.
Modern Tabriz Restaurant
Vers une heure, je lève le camp. Ma première batterie est morte. Comme je sors, je constate qu’il a recommencé à flotter. Le ciel s’est assombri. Je me casse pas la nénette et je mets le cap sur le Modern Tabriz Restaurant. Presque aussi vide que hier. Je change ma batterie et me remets au travail. Ici, c’est tranquille. Quand elle meurt aussi, je plie bagage, direction l’hôtel, où je continue à bosser sur le secteur.
En fin d’après-midi, l’orage gronde. Le ciel s’assombri encore, mais je veux aller me faire couper les cheveux et j’ai repéré un coiffeur hier, pas loin de l’hôtel dans la petite rue sympa. J’ai aussi envie de croquer un truc et d’acheter de l’eau.
Arrivé chez le coiffeur, je constate qu’il y a plein d’attente. Je me dis que je vais voir si j’en trouve un autre. Effectivement, vingt mètres plus loin il y en a un autre. Mais avec de l’attente aussi. Je continue. Quelques rues plus loin, l’orage se déchaîne. Il tombe des seilles. Les flaques grossissent.
Tripaille & blocages
Je fais marche arrière, reviens sur Komeini street. Là je m’engouffre dans un boui-boui qui j’avais déjà repéré. Dans sa devanture ouverte sur la rue, il cuit de la viande hanchée sur une grande plaque chauffante. La viande y est revenue avec des oignons et des tomates. Ça sent bon et ça a l’air pas mal du tout. J’en commande une assiette. Une petite assiette. Et je déguste dans l’arrière boutique. C’est excellent.
Je me relève pour en demander une seconde, que je commande. Je vois alors la viande avant cuisson, que le gars est en train de couper sur un plot. Je ne sais pas exactement ce que c’était, mais ça devait être des abats. C’était blanc et ressemblait à quelque chose entre la guirlande et la dentelle. Ça m’a soulevé l’estomac. Bon, je savais déjà que j’avais un problème avec les abats. Je l’ai toujours eu.
Ben, ma deuxième assiette, je ne l’ai pas regardée de la même manière, bien qu’elle fut aussi bonne que la première. J’ai même eu un peu de peine à la finir. C’est con, non, un blocage psychologique ?
Mais bon, c’est aussi ça, le voyage : être confronté à ses blocages et ses limites, pour les repousser quand c’est possible. Se remettre en question et faire tomber nos vaines certitudes… évoluer, quoi… Enfin bref, j’en tire deux enseignements :
- la tripaille ça peut être vachement bon quand c’est bien cuisiné,
- mieux vaut ne pas trop aller voir ce qui se passe en cuisine.
Lux Nuts
Sur le chemin du retour, je passe devant un magasin de noix, pistaches et compagnie. Je craque et je vais me payer des pistaches. Ici, il y en a de plein de sortes différentes pour pas un rond, comparé à ce qu’on trouve en Europe. Puis, en périphérie de mon regard, mon cerveau capte une boîte nougat. Super bon, le nougat en Iran. Faut pas passer à côté. Je craque aussi. Mais pour la petite boîte…
Climat yo-yo
Ce soir, avant de me coucher, vers minuit et demi, je regarde le thermomètre que j’ai posé à l’extérieur sur le rebord de ma fenêtre : 12.5°C… Presque 20°C de moins en une journée !
Heureusement que dans la chambre il fait encore 25-26°C. En janvier, ça doit être pas triste. Je comprends mieux la grosse couverture sur le lit à mon arrivée et le radiateur de compétition. Je me demande juste si ce dernier est aussi efficace quand il fonctionne, que bruyant à l’arrêt.