Mon hôtel est de toute évidence situé dans la rue des amateurs de gonflette (nombreux en Iran). Elle est pleine de boutiques vendant des produits destinés aux bodybuildés en devenir, posters évocateurs en devanture affirmant l’efficacité des dits produits. Comme je rentrais tard un soir et que mon épicerie était fermée – c’était jeudi soir, je me suis engouffré dans une de ces boutiques où j’ai vu des six packs de grandes bouteilles d’eau contre un mur.
A l’intérieur, trois gars en train de discuter. Le vendeur, plutôt maigrichon et vautré dans son fauteuil, et un autre, casquette sur la tête et t-shirt moulant, qui devait passer ses journées à soulever de la fonte. Le beau gosse genre sourire de macho, barbe de trois jours et sûr de lui (enfin, qui essaie d’en donner l’impression…). Il engage la discussion avec un anglais limité, mais en forçant sur l’accent américain. Il m’explique qu’il a appris l’anglais en Thaïlande (Bangkok, Pukhet et Pataya, bien entendu…) lors d’un séjour de deux mois, durant lequel il n’y a pas trouvé de travail. Retour à la case départ donc.
Puis il me demande ce que je veux. Je lui explique que j’aimerais une bouteille d’eau, mais juste une, pas six. Mais l’eau, ils ne la vendent pas au détail, qu’il me dit. Finalement, il part dans l’arrière boutique en me demandant si je veux de l’eau fraîche ou tempérée – je lui dis que je m’en fous – et revient avec un bouteille fraîche qu’il me tend. Je vais pour la payer, mais il refuse. Catégoriquement. Il me serre la louche avec un grand sourire et me souhaite une bonne fin de séjour en Iran.
Il semble que la gonflette rende un peu moins con ici qu’en Europe…