J’ai passé les quatre jours suivant mon arrivée à Téhéran à me balader dans la ville.
Main bazar
Le premier jour fut essentiellement consacré à visiter le grand bazar et son quartier. Un coup de coeur ! (voir les photos [à venir]). Lui aussi est organisé corporativement, le grand bazar est un véritable labyrinthe de ruelles couvertes anastomosées aux allées des maisons et à leurs étages. Le centre du bazar est bondé, pleins de couleurs et d’odeurs. Plein de jeux de lumière aussi, grâce aux ouvertures régulières dans les toits et les coupoles. On y trouve le coin des bijoux, celui des jouets, des fringues, des perruques, des noix diverses et variées, de la décoration d’intérieur (d’un style assez inhabituel…), des gramophones, des sous-vêtements féminins (parfois coquins), etc. On y trouve de tout. On peut – il faut – s’y perdre. Les téhéranais sont adorables et renseignent volontiers quand on ne retrouve plus la sortie. Comme partout à Téhéran, je n’y ai ressenti aucun sentiment d’insécurité, ni de tension à mon égard, ni de regards louches ou réprobateurs. Au mieux, des visages souriants avec parfois des hochements de tête accompagnés de « salaam », au pire de l’indifférence à mon passage. En fin de journée, après avoir fait trois fois le tour du bazar, j’ai découvert le métro de Téhéran et suis monté jusqu’à Tajrish, dernière station au nord de la ville et départ de Vali-ye Asr St. Le billet aller simple m’a coûté 3’000 IR; les automates ont une version anglaise, mais impossible d’y faire accepter mes billets qui s’évertuaient à ressortir. J’ai donc dû passer par le guichet. Là aussi visite d’un petit bazar de quartier, avec de belles scènes et la superbe mosquée de Saleh.
Vali-ye Asr Street
Téhéran est coupé du nord au sud par une interminable avenue: Vali-ye Asr. Longue d’une vingtaine de kilomètres, elle est un peu la colonne vertébrale de la ville. Elle commence à Tajrish au nord pour se terminer à la gare de Téhéran, au sud. Je me suis dit que que de la suivre me donnerait un bon aperçu de la ville, une idée générale des différences qu’il y a entre le nord et le sud. J’ai pris mon courage à deux main et me suis décidé à commencer à un bout le matin et de finir à l’autre bout le soir. Bon, tout d’abord, il faut savoir que ce n’est pas forcément une balade très sympa à faire. Vali-ye Asr est une rue sans charme, avec beaucoup de circulation, des trottoirs souvent assez étroits et dans l’ensemble peu de monde qui s’y promène, sauf sur certains tronçons, notamment du croisement avec Doktor Fatemi St. jusqu’à celui avec Emam Khomeyni St, qui est la zone commerciale de Téhéran. Cette zone est très ombragées et assez agréable pour flâner. On y retrouve aussi le petit mais agréable Daneshju Park. A l’entrée se trouve un bistrot plein de couleurs, avec de larges bancs surélevés pour consommer assis, entre amis. Dans la partie nord de Vali-ye Asr, on trouve beaucoup de bâtiments administratifs, universitaires, hospitaliers, des restos haut de gammes, ainsi que deux grands parcs: Mellat Park et Sa’i Park. Un peu en retrait, bien entretenu et très verdoyant, ce dernier est une vraie oasis de calme en plein centre de Téhéran où, de toute évidence, se retrouve beaucoup de couples qui flirtent et quelques familles. Dans le bas de la vallée qui accueille le parc, un mini-zoo super kitschouille, avec des falaises peintes en rose bonbon et bleu royal (pour symboliser les cascades), vaut le détour. Mais dans l’ensemble, un lieu de tranquillité pour se ressourcer. Arrivé à Emam Khomeyni St, le soir tombait et mes pieds brûlaient. J’ai moi aussi laissé tombé.
Golestan Palace
Entrée: 5 x 3’000 IR (soit 35’000 IR, donnant accès aux différences parties du complexe) Sis juste au nord du main bazar, un peu en retrait de Panzdah-e Khordad St, le Golestant Palace est l’ancien palais du shah au XIXe siècle, début XXe. C’est un énorme parc, également bien entretenu, entièrement entouré des bâtisses qui composent le palais. Ces dernières, dont certaines sont partiellement visitables, renferment des salles superbes, notamment la salle de réception du shah (les photos y sont interdites), ainsi qu’une exposition de photos gratinées (voir les photos noir-blanc ci-dessous [à venir]), un bistrot traditionnel et un musée éthnographique tellement pathétique qu’il en vaut la visite. Si un-e muséographe cherche du boulot, il-elle peut proposer ses services, il y a de quoi faire… Mais les photos parlent d’elles-mêmes: [à venir]
Restos du Lonely… ?
Comme déjà dit, pas facile de se nourrir d’autre chose que de kebabs, en raison de la barrière des langues. J’ai essayé de trouver plusieurs restos du Lonely Planet dans l’espoir d’y trouver des menus en anglais et pouvoir ainsi goûter à des spécialités locales un peu plus raffinées. Malheureusement, là encore, le Lonely semble dépassé et certaines de ses plus intéressantes adresses ne plus exister: Sofrekhaneh Amol Mazandaran, Khosbin Restaurant, Ferdosi Sonnati ont en effet été impossible à trouver…