Kumbha Mela 2013 – Quand je me réveille ce matin, je n’ai pas le temps de me lever que déjà plusieurs personnes sont venues m’informer qu’il y a une cérémonie importante aujourd’hui au camp et qu’ils aimeraient qu’on reste pour y assister. Bien que la naissance de Krishna ait été par moment un peu soporifique, j’accepte avec plaisir de participer, d’autant que ça a vraiment l’air d’être une cérémonie importante pour eux. Tout le camp est en ébullition. Ils courent tous dans tous les sens, s’affairent ici ou là.
PA est réquisitionné à la cuisine pour faire les chapati. A midi, c’est moi qui suis réquisitionné pour le service. Un peu pataud, je fais marrer tout le monde, mais m’en tire tout de même…
La cérémonie
Dans l’après-midi, la cérémonie se déroule sans que je n’y comprenne grand-chose. C’est de nouveau en rapport avec un épisode de la vie de Krishna et Chitra joue le rôle. C’est d’ailleurs assez étonnant comme en Inde les rôles masculins et féminins sont joués indifféremment par des hommes ou des femmes, sans lien avec le sexe du personnage interprété, seuls les habits de scène, les attributs (symboles propres à un dieu ou un personnage mythologique) et les maquillages étant déterminants.
Ces derniers jours, la Kumbha Mela s’est remplie et aujourd’hui de nombreuses personnes extérieures au camp sont venues assister à la cérémonie, certaines avec des tronches super. J’en profite pour tirer quelques portraits.
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La cérémonie elle-même ne diffère pas beaucoup des autres auxquelles on a assisté durant la semaine. De longues récitations en hindi entrecoupées de musique live, de chants et de danses. L’assistance suit le rythme en tapant dans ses mains. Une interprétation théâtrale clôt à nouveau la récitation, où Chitra rayonne dans son rôle et dans ses habits de Krishna.
Dans les coulisses
Demain, c’est le grand jour: le Mauni Amavasya Snan, le Main Bathing Day
On m’envoie ensuite m’essayer aux chapati, mais vu le résultat pour le moins pitoyable, on me renvoie faire le service durant le repas. Entretemps, on se renseigne sur le déroulement de la journée de demain, qui est le 10 février. Et le 10 février, c’est le Mauni Amavasya Snan, le Main Bathing Day, soit le jour le plus auspicieux de la Maha Kumbha Mela pour se baigner dans le Gange, selon les astres. C’est LE jour où tout le monde veut – doit – être à la Kumbha Mela. C’est en prévision de ce jour que la Kumbha Mela se remplit régulièrement, vingt-quatre heures sur vingt-quatre depuis notre arrivée. C’est pour lui que nos copains de Bundi sont venus. La plupart d’ailleurs repart le soir même. 30 millions de personnes sont attendues, dont de hauts responsables du gouvernement. Se baigner au Sangam ce jour-là purifie de tout pêché sur quatre-vingt-huit générations, en plus d’offrir un aller simple pour le Moksha (le Nirvana) au terme de cette vie-ci.
Pour nous, c’est la grande inconnue. Mais tout le monde ne parle que de ça. Il y aurait un cortège important auquel la majorité du camp prend part. Notre guru nous fait savoir qu’il leur reste des pass en rab’ si on veut venir dans le cortège avec eux, qui est réservé aux gurus et à leurs disciples. On est tenté, mais c’est départ du camp à quatre heures du mat’. Ça fait tôt, surtout après une semaine à dormir mal et par terre. Mais la curiosité l’emporte et on accepte. Des lungi orange, dont le port est obligatoire pour pénétrer dans l’enceinte du cortège, nous sont distribués.
Le tachïshop du pont 15
Avant d’aller dormir, on s’échappe le temps d’un tchaï au pont 15.
En chemin, on tombe sur une foule agglutinée devant et sous une tente où de vigoureux discours sont prononcés par un guru. Le ton est dur, ferme, mais l’assistance est suspendue à ses lèvres. Etrange impression… Y aurait-il aussi des intégristes enflammés dans le coin ?
Finalement, on se couche tôt, en prévision de demain: lever à 3 heures du mat… (c’est pas dans mes habitudes…)