Freak Street était le lieu de rencontre des hippies dans les années 1960-1970. Ils ont été renvoyés à l’expéditeur dans les années quatre-vingt et Thamel est alors devenu le nouveau quartier touristique durant la décennie qui a suivi, avant de se confirmer dans les suivantes. Lorsque j’étais venu à Kathmandu en 1994, j’étais évidemment descendu au Century Lodge, une institution chez les hippies, à Freak Street, question de mythe… mais la rue était déjà à l’agonie.
Thamel
J’avais néanmoins fais un saut à Thamel, où logeaient tous les vacanciers venus faire du trek dans l’Himalaya. J’en avais gardé un bien mauvais souvenir, celui d’une zone super touristique pleine de shops en tous genres. Vingt ans plus tard, alors que Thamel s’est hypertrophié, je n’avais aucune envie d’y retourner.
Bodhnath
J’ai donc décidé de choisir un autre lieu de séjour et me suis décidé pour Bodhnath, le quartier du grand stupa blanc de la banlieue de Kathmandu, qu’on voit sur toutes les photos du Népal, avec Swayambunath (ne pas les confondre…). C’est une icône. Un autre mythe. Mais je l’ai choisi pour sa situation excentrée, à proximité de la Ring Road, qui permet de rayonner facilement dans la région. Je n’avais pas conscience que c’est aussi le centre de la communauté tibétaine de Kathmandu.
Le Stupa
C’est donc aussi un lieu magique de prière et de recueillement. Un gigantesque stupa blanc est dressé au milieu d’une place entourée de maisons que surmonte une mer de drapeaux de prières. Des centaines de pèlerins népalais et tibétains, certains en habits traditionnels, tournent inlassablement autour du stupa, toujours dans le sens horaire.
Certains jours, c’est un véritable flot humain qui tourne, qui tourne… Les roues de prières qui ornent le pourtour du stupa, elles aussi, tournent et tournent, mues par des centaines de mains. Inlassablement, des pèlerins se couchent à même le sol, se relèvent, avancent de deux mètres et se recouchent. Certains tourent autour du stupa, d’autres font du sur-place dans l’enceinte. Des groupes de tibétains sont assis ça et là à réciter des mantras, parfois sous le regard placide d’un chien couché à côté. Trop souvent, des touristes sans-gêne leur braquent l’objectif de leur réflex sous le nez.
Le quartier tibétain
Le quartier est donc principalement tibétain. De nombreux restaurants traditionnels cachés derrière leur tenture ornée d’un srivatsa bordent les rues, de même que des boutiques vendant des objets religieux et des fringues. Les amateurs de statuettes bouddhistes y trouveront assurément leur bonheur, quelle que soit la taille de la statuette recherchée. On y trouve aussi de quoi se faire faire des habits de moine sur mesure, de la littérature sacrée, des cymbales pour les cérémonies religieuses et des bonnets de bonze. Entre autres…
Sinon, Bodhnath (plutôt appelé « Boudha » par les népalais) est un quartier de Kathmandu, avec les inconvénients que cela suppose, notamment douze à treize heures (!) de coupure d’électricité par jour. Il y a un horaire qui est diponble par sms au numéro 2722. Il suffit d’y envoyer le code du quartier pour recevoir la réponse. Le code du Lotus guesthouse est G4. Même si cela est une contrainte certaine, partiiculièrement pour celles et ceux voyagent avec un équipement électronique (ordinateur, appareil photo,…) cela donne des ambiances particulières le soir dans les rues. Cela dit, la pluèart des hôtels et guesthouses ont des inverters qui restituent un minimum d’électricité durant les coupures, de manière à avoir au moins un peu d’éclairage.
Un des grands avantages de séjourner à Bodhnath plutôt qu’à Thamel ou un autre quartier de Kathmandu est que Bodhnath est complètement décentré, à l’extérieur de la Ring Road qui ceinture Kathmandu. Le trafic dans les ruelles du quartier est limité à quelques motos, ce qui en fait un espace presque piéton, bien moins pollué que le reste de la capitale.
Pour aller au stupa en taxi, demander « Boudha Gate »… 300 à 400 roupies depuis Thamel.
Misère népalaise
Dans cette zone commerciale piétonne, quelques mendiants tendent la main. Parfois en famille, les mater dolorosa étant nombreuses ici. Ils sont rarement tibétains, presque toujours népalais. Des sans-abri crasseux sont parfois étendus sur des tas de détritus dans les ruelles de traverses, leurs enfants jouant dans le caniveau, les ados respirant dans des sacs en plastique, inhalant des vapeurs de colle pour se défoncer. Si les rues sont généralement propres, les terrains vagues qui les jouxtent rappellent que les services de voirie sont quasi inexistants au Népal. Les ordures sont régulièrement regroupées et incinérées sur place, en petit tas, diffusant des odeurs de plastique brûlé alentour, que respire tout ce monde en plus de la persistante poussière habituelle qui plane continuellement dans l’air pollué de Kathmandu.
Mes hôtels
J’ai pris un premier hôtel géré par un monastère tibétain, le Lotus Lodge (800 NRP). Correct, bien que les matelas laissent parfois à désirer. Mais à part deux ou trois moines qui y logent et un ou deux autres qui passent par là, il n’y a pas beaucoup de contact avec le monastère d’à côté, ce qui est regrettable. Reste que le lieu, un peu en retrait, est calme (à part le chien du voisin) et dispose d’un grand jardin.
Les hôtels étant fréquemment complets à cette saison, j’ai dû changer d’hôtel lors de mon troisième séjour. Je me suis tournée vers le Rokpa Guesthouse. Il n’est pas donné (2’500 NRP), mais est tenu par une ONG suisse qui attribue les bénéfices de la guesthouse à sa résidence pour enfants des rues et anime un atelier pour femmes précarisées. Situé dans un coin très calme, il est aussi disposé autour d’un agréable jardin et dispose d’un restaurant. Le petit déj’ est compris.
Avant le Rokpa, j’ai encore passé une nuit au Tharlam Guesthouse qui dépend aussi d’un monastère. 800 NRP la nuit pour une chambre très propre et confortable, avec TV (je m’en fous…) et salle de bains.
Les restos
Côté restos, il y a l’embarras du choix, des restos à touristes autour du stupa, avec terrasse en roof-top, au petit boui-boui cra-cra pour locaux. On mange particulièrement bien dans ces derniers. Les mo-mo, thukpa et autres spécialités tibétaines sont de mise partout, mais certains établissements proposent aussi des plats occidentaux (pizza au feu de bois pour certains) ou chinois.
Entrée à Bodhnath
L’entrée au site de Bodhnath coûte 150 NRP (procédé détestable), mais j’ai réussi à passer entre les gouttes… Le personnel n’est pas très motivé.
Galerie photos
Sur ma page Facebook pour l’instant… et une galerie consacrée à Losar (nouvel-an tibétain) à Bodhnath.