L’essentiel dans le voyage n’est pas la destination,
mais le chemin parcouru pour y parvenir.
D’un point de vue pratique
Concrètement, je voyage toujours en indépendant. Je supporte pas les groupes et les trucs organisés d’avance. J’aime être libre. J’aime la spontanéité et la surprise. Au plus, je réserve parfois un hôtel si j’ai un vol qui arrive de nuit dans une grande ville. Sinon, c’est juste mon sac-à-dos, mon Lonely Planet et une bonne carte topographique. J’ai un projet initial d’itinéraire, histoire de donner une direction générale et une dynamique à mon voyage, mais que je change souvent en cours de route, en fonction des gens rencontrés, des conseils donnés, etc.
Et je voyage léger. J’ai un petit sac-à-dos de 30 litres et je cherche à trimbaler le strict minimum. C’est un confort indispensable. Donc je privilégie les objets légers et peu volumineux, à usages multiples lorsque c’est possible, mais de qualité. Je ne prends jamais d’objet qui pourrait attiser des convoitises, genre gros Nikon avec 25 objectifs mahousses, bijoux, montre, etc.
Je loge dans des hôtels et guesthouses à bas prix, mais j’apprécie s’ils ont un minimum de charme. Je me déplace en transports publics lorsque c’est possible (train, bus, rickshaw, etc.). En Inde, j’utilise toujours les 2nd Class Sleeper dans les trains (compartiments couchettes à six + deux, sans A/C), à mon avis le meilleur rapport confort-prix. On y rencontre beaucoup de familles indiennes et les contacts y sont faciles.
Dans les villes, je passe beaucoup de temps à me balader à pied dans des quartiers populaires décentrés. Je recherche plus la vie au quotidien que l’alignement de vestiges archéologiques. C’est peut-être ce qui m’attire en Inde: l’intégration de l’un dans l’autre.
A la recherche des différences
On a toutes et tous notre propre philosophie du voyage. La mienne découle de mes centres d’intérêts et de ce que je souhaite que le voyage m’apporte. De temps à autre, j’aime bien mater des vieilles pierres ou faire le lézard dans un hamac sur une plage de sable blanc, mais ce n’est pas cela que j’attends d’un voyage. Si je voyage, c’est pour rencontrer des gens différents, avec des cultures différentes, des manières de penser et de voir la vie différentes. C’est pour découvrir, et parfois partager, leur quotidien, pour observer comment ils vivent. Essayer de comprendre ce qu’ils vivent, ce qu’ils pensent et ce qu’ils ressentent.
Celles et ceux qui m’intéressent en premier lieu, ce sont les gens du peuple, du petit peuple. Et pour rencontrer ces personnes-là, il faut aller à leur rencontre, sortir des zones touristiques.
Témoin du monde contemporain
Tu l’auras certainement constaté dans mes galeries photos, je ne fais pas de la photo d’art (mais je promets de m’améliorer !). L’essentiel à mes yeux est d’être le témoin d’une époque, de pouvoir transmettre mon témoignage (ou celui que d’autres me lèguent) et de partager les moments qui me ravissent, qui me font grincer, qui me révoltent, m’interpellent, me font rire ou pleurer.
Une vision socio-politique
Si tu as déjà lu la page Curriculum, tu auras compris que j’ai une sensibilité bien marquée à gauche. Pacifiste et internationaliste, j’ai des valeurs d’égalité, de tolérance, d’ouverture et de solidarité. Issu d’un milieu ouvrier, j’ai une conscience de classe. Je crois inconditionnellement à l’universalité et à l’indivisibilité des droits de l’Homme, autant qu’au système démocratique dont ces derniers sont les garants. Cette orientation philosophico-politique influence bien entendu énormément la manière dont je voyage et le regard que je porte sur les pays que je traverse et leur société. J’essaie cependant de ne pas porter de jugement, mais de rester dans une démarche d’observation, d’analyse et de compréhension des phénomènes que je constate.
Les attitudes néo-colonialistes et ethnocentriques m’horripilent. Personne n’y échappe complètement en voyageant dans des pays en voie de développement, que ce soit en profitant des différences de niveau de vie et des taux de change, en se faisant faire sa lessive ou en mangeant au restaurant tous les jours. Aussi n’est-il pas besoin d’en rajouter. Et rien ne me débecte plus que ceux qui en profitent pour faire du tourisme sexuel.