Balade au Sangam

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 Les berges du Sangam

Kumbha Mela 2013 – Alors qu’on quitte le camp d’Anandji ce matin pour aller au Sangam, le centre de la Kumbha Mela, on constate les dégâts causés par la tempête de ces deux derniers jours. Hier, il n’a pas plu et le soleil est de retour aujourd’hui. Le sol a déjà absorbé une bonne partie de l’eau, mais des mares de boue et de petits lacs indésirables subsistent encore. Partout, des tentes et des portiques sont effondrés; des camps ont dû être entièrement évacués en raison des inondations; les rues sont complètement défoncées ainsi que les épaisses plaques métalliques qui les couvrent. Un tronçon de route a été emporté par les flots.

Tronçon de route emporté par les flots

La vie reprend

Les gars de l'intendance, dans la cuisine

Avant de quitter le camp, on y boit un tchaï et on discute avec les gars qui s’occupent de l’intendance. Le camp est encore bien détrempé et de nombreuses affaires sont mises à sécher par les autres résidents. Dans un coin à l’entrée du camp, près du petit autel adossé à la cuisine, trois hommes sont plongés dans des textes sacrés, tout en se réchauffant au soleil. Les tentes sèchent, elles aussi, peu à peu. La vie reprend son cours normal.

Etat des routes après l'orage

Des ouvriers réparent les routes défoncées

Mais les dégâts restent importants. Un peu partout, des ouvrier armés d’outils rudimentaires réparent les routes endommagées par l’ouragan. Les plaques métalliques tordues sont redressées, les rues sont aplanies. Un travail de titan vu la taille de la Kumbha Mela et des moyens à disposition. Durant nos balades, on vera deux ou trois pelles mécaniques s’affairer aux endroits les plus ravagés, mais l’essentiel des réparations se fait à la force des bras.

La vie reprend peu à peu

Des familles font leur toilette et leur lessive en bord de route, des affaires sèchent un peu partout. Les pèlerins ont repris leurs ablutions dans le Gange, dont le courant s’est accéléré.

Des pèlerins font leurs ablutions dans le Gange

La Kumbha Mela s’est toutefois bien dépeuplée. De nombreux camps sont désormais vides ou en train d’être démontés, même sur Kali Marg, le centre névralgique du Sangam où étaient regroupées les plus importantes congrégations de sâdhus il y a encore une semaine.

Le Sangam, au centre de la Kumbha Mela

Les berges du Sangam, un peu de retrait de la Yamuna

Les berges de la Yamuna, par contre, sont encore très fréquentées et lorsque nous y arrivons, une foule dense y est regroupée. Là aussi, de nombreux pèlerins font leurs ablutions, glissent des offrandes sur le lit du fleuve ou récitent des prières. Les cérémoniaux sont loin de se faire dans un recueillement silencieux. Les familles barbotent joyeusement dans la rivière, des adolescents – garçons et filles – s’aspergent bruyamment en riant. Les hommes se baignent en slip, tandis que les femmes gardent leur sari ou leur salwar kamiz qu’elles mettent ensuite à sécher sur la paille qui recouvre les grands espaces menant au fleuve, où de nombreuses familles et des congrégations se sont installées pour la journée.

Vieil homme au Sangam

Etant parmi les rares touristes à se promener dans le coin, Lavinia et moi faisons de nombreuses rencontres. Les indiens apprécient apparemment beaucoup de se faire prendre en photo avec des occidentaux.

Le lieu précis du Sangam se trouve sur l'eau, où sont situés les bateaux

Vendeur de saris au marché de Triveni RoadArrivés au pied du fort militaire, à l’extrémité ouest du Sangam, nous longeons ses hautes murailles jusqu’au Hanuman Temple. Mendiants, commerçants et petits vendeurs de rue bordent l’allée. Puis nous dirigeons vers le marché de Triveni Road où nous mangeons un dosa. On retrouve un peu d’appétit.

Visite à l’hôpital

L'hôpital provivoire de la Kumbha Mela à Triveni Road, près du fort militaire

Notre frugal repas terminé, on fait un saut à l’hôpital qui se trouve à côté du marché. Une otite me fait souffrir depuis deux jours et j’aimerais y acheter des gouttes auriculaires sans avoir besoin d’aller jusqu’à Allahabad pour trouver une pharmacie. Le bâtiment, temporaire, est construit en préfabriqué sur un seul niveau. Des guichets sont ouverts dans la façade à droite, derrière lesquels de nombreux box de consultation sont aménagés. Ce n’est pas la grosse affluence, mais la quasi totalité des box sont pleins. Des médecins et des infirmières se déplacent rapidement dans le complexe. Une vieille femme inanimée gît sur une civière.

J’entre dans une petite pièce qui sert apparemment de bureau aux médecins et de salle d’analyses et demande s’il est possible d’acheter des médicaments. Je leur explique rapidement ce dont j’ai besoin et on nous dirige vers le bureau des médecins-chefs, où nous sommes reçus par le cardiologue-en-chef, le pneumologue-en-chef, le chirurgien-en-chef et plein d’autres logues-chefs encore qui taillent la bavette en buvant le tchaï.

Rebelote, je réexplique les raisons de ma présence, on nous fait asseoir et nous offre aussi un tchaï. Un des médecins-chefs, apprenant ma nationalité, part dans une longue explication de sa vision de la Suisse en tant que paradis fiscal peu regardant sur la provenance des fonds et encourageant l’évasion fiscale des grandes fortunes des pays en développement. Selon lui, une grande partie de l’argent de la corruption en Inde finit dans les coffres des banques suisses, ce qu’il dénonce vertement. Il n’a assurément pas tord…

Une infirmière arrive avec une petite fiole de garamycine, un puissant antibiotique, qui m’est donnée. Je demande combien je leur dois: rien. C’est offert.

Invitation

Une vache kankrej devant le camp des Krishna

En sortant de l’hôpital, on retourne au Sangam où on se promène un moment. Les Krishna y ont un grand camp devant lequel sont exposées de magnifiques vaches kankrej, dont ils s’occupent avec soin. Un attrouppement de pèlerins ébahis par la beauté des vaches s’est formé devant les bovidés.

Un krishna s'occupe de ses vaches

Un sadhu après quelques shiloms...

No comment...

Puis vers 16 heures on part en direction de chez Anandji qui nous a invité à manger chez lui ce soir, avec Alain. «C’est juste après le pont du chemin de fer», qu’il disait… Mais on y est pas encore.

Un taureau se promène dans une partie inondée de la Kumbha Mela

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